Le dépistage de 4 IST supplémentaires désormais gratuit pour les moins de 26 ans  – Lettre INOVIE Septembre 2024

Dès le 1er septembre, les moins de 26 ans pourront se faire dépister gratuitement et sans ordonnance dans les laboratoires de biologie médicale, pour quatre infections sexuellement transmissibles (IST), en plus du VIH qui était déjà remboursé sans prescription. Les plus de 26 ans, bénéficieront d’une prise en charge classique de leur caisse d’assurance maladie.
 

Le dépistage de l’hépatite B, de la syphilis, de l’infection à chlamydia et à gonocoque est désormais remboursé à 100% par l’Assurance maladie sans ordonnance pour les moins de 26 ans, précise un arrêté paru au Journal officiel du 9 juillet 2024 et détaillant les modalités de prise en charge. Rappelons que jusqu’à présent, seul le dépistage du VIH était pris en charge sans prescription et sans limite d’âge. Cependant, dans un contexte de recrudescence majeure des infections sexuellement transmissibles chez les jeunes adultes de moins 26 ans, les pouvoirs publics décident ainsi de généraliser l’accès gratuit et sans ordonnance au dépistage pour cette classe d’âge particulièrement concernée.  

 

Le Docteur Benoît Fontenel, biologiste médical chez Inovie SynAIRBIO à Toulouse, accueille la nouvelle avec le sourire et présente les modalités d’accueil et de suivi de ces nouveaux publics. 

 

🎤   Comment cela se passe-t-il, concrètement ? 

À l’accueil du Laboratoire un questionnaire sera proposé pour évaluer les symptômes et évaluer l’exposition au risque. Selon les pratiques sexuelles et en tenant compte du contexte, le Biologiste Médical proposera au patient les dépistages les plus pertinents ainsi que les modalités de prélèvement les plus adaptées. Tout cela répond à un arbre décisionnel établi par l’arrêté officiel. Tout est très encadré. 

 

🎤   Quelles sont, justement, les modalités de prélèvement adaptées ? 

Le dépistage de l’infection à chlamydia et à gonocoque se fait grâce à un écouvillon vaginal chez la femme, ou à l’analyse du 1er jet d’urine pour les hommes. Parfois la gorge ou l’anus peuvent être prélevés. Pour ces deux infections, il s’agit de diagnostic direct. Pour le dépistage de l’hépatite B et de la syphilis, il faut réaliser une prise de sang sur laquelle le laboratoire réalisera des sérologies. Il s’agit de diagnostic indirect, on cherchera à détecter les anticorps contre le virus de l’hépatite B ou le germe responsable de la syphilis.  

🎤   Quid en cas de résultats positifs ?  

Lorsqu’un ou plusieurs résultats sont positifs, ils sont communiqués au patient par le Biologiste Médical par appel téléphonique ou plus généralement lors de la venue du patient. Au cours de cet échange, le patient est orienté vers un médecin ou une structure de soins adaptée pour la prise en charge des infections sexuellement transmissibles. Lors de la remise du compte rendu, le biologiste médical donnera les principales informations d’orientation vers le soin ainsi que des messages de prévention pour le patient ainsi que ses partenaires. 

Comme toujours, le respect du secret médical sera total. 

 

🎤   Et lorsque les résultats des examens se révèlent négatifs ?  

Le Biologiste Médical transmettra simplement un compte-rendu des résultats sur lequel figurent également les principales informations sur les moyens de prévention en santé sexuelle.  

 

🎤   Et concernant les mineurs ?  

Les règles habituelles s’appliqueront pour les mineurs, en particulier celle de devoir disposer d’une autorisation parentale pour réaliser des tests de laboratoire. S’ils n’en disposent pas ils seront orientés vers un CeGIDD (centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic). 

 

🎤   Sous quel délai les résultats sont-ils remis ? 

Souvent dans la journée et généralement en moins de 48h. 

 

🎤   Souhaitez-vous adresser un message particulier ?  

Oui, j’aimerais souligner que c’est une belle mission qui est confiée aux équipes des Laboratoires de Biologie Médicale. Les Secrétaires, les Infirmier(e)s, les Technicien(ne)s et les Biologistes Médicaux. C’est tous ensemble que nous devons protéger cette jeune population. La santé sexuelle, ça concerne tout le monde ! Ça touche à la fertilité, a la natalité, à la santé psychique, à l’amour… À ce titre, j’insiste : ces IST sont extrêmement contagieuses. Quelle que soit l’orientation sexuelle, que l’on soit en couple ou non… On ne maîtrise pas toujours à 100% sa vie sexuelle ou celle de son/sa/ses partenaire(s). Alors, au regard de leur extrême contagiosité, et quand on sait que parfois, des préliminaires suffisent à transmettre l’une ou l’autre de ces infections, ne laissons pas la place au doute. Dépistons ! 

  

 

Rappelons en conclusion que, depuis le 1er janvier 2023, les moins de 26 ans peuvent se procurer gratuitement des préservatifs en pharmacie, ces derniers constituant une barrière efficace dans la transmission des IST.