Maladie rénale chronique, INOVIE se mobilise pour améliorer la prise en charge du patient à risque
La maladie rénale chronique (MRC) entraîne une perte définitive et irréversible du rôle de filtration du sang. Or, à ses débuts, elle est encore asymptomatique : c’est donc à ce moment-là qu’il convient de dépister, afin de prévenir l’évolution vers le stade terminal de la maladie. Mais comment faire pour dépister précocement une telle maladie ? Le Dr Julie-Anne Rouvière nous dit tout.
Essentiellement silencieuse et asymptomatique avant son stade le plus avancé, la MRC est définie par la présence, pendant plus de 3 mois, de marqueurs d’atteinte rénale.
🔍 Lorsque la MRC s’accompagne d’une baisse du débit de filtration glomérulaire (DFG) en deçà de 60 ml/min/1.73m2, on parle d’insuffisance rénale chronique (IRC). Le DFG mesure la capacité des reins à filtrer les déchets. Les stades de la MRC vont de 1 à 5 (5 étant le plus avancé). Lorsque 85% à 90% de la fonction rénale est perdue, on parle d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT). Il est alors indiqué de discuter la mise en place ou non d’un traitement dit « de suppléance », transplantation rénale ou dialyse (hémodialyse ou dialyse péritonéale). Il s’agit d’un traitement qui impacte lourdement la qualité de vie, en raison du rythme des séances de dialyse et des contraintes notamment alimentaires.
Aujourd’hui, environ 8 % de la population adulte présenterait un dysfonctionnement rénal. On estime à trois millions le nombre de Français adultes atteints d’une insuffisance rénale chronique. Ce sont aujourd’hui plus de 11 000 personnes qui, chaque année, entrent dans la phase de suppléance de la MRC. Or, trop de patients arrivent en urgence en dialyse, car n’ayant pas été diagnostiqué suffisamment tôt.
L’enjeu est de retarder la progression de la maladie et l’entrée en suppléance. En effet, celle-ci coûte 4,3 milliards d’euros à l’assurance maladie, dont 3,6 milliards pour la dialyse. Dans son rapport Produits et Charges pour 2024, l’Assurance maladie rappelle également que la dépense annuelle moyenne pour un patient dialysé est de 62 950 €.
Mais alors que le dépistage n’est pas une étape nécessitant un fort investissement de la part du patient comme du médecin, puisqu’il se compose simplement d’une prise de sang et d’un prélèvement d’urine, il reste insuffisant, la découverte se faisant parfois aux stades évolués de la maladie.
En conséquence, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande un dépistage annuel de la population à risque, ce dépistage devant s’accompagner d’une prescription d’un dosage sanguin de créatinine et d’un dosage d’albuminurie/créatininurie (RAC). En dépistant et en traitant précocement (notamment avec les inhibiteurs du SGLT2), on retarde la progression de la maladie et le recours à la suppléance (une étude récente projette un décalage de 11 années du traitement par suppléance. Pour rappel, la suppléance rénale a un retentissement considérable tant en termes de qualité de vie que de coût pour la collectivité.
C’est en réponse à cette situation que le Groupe INOVIE propose plusieurs actions, aussi bien à destination des patients que des professionnels de santé.
En effet, Inovie Labosud propose de repérer de manière systématique via l’intelligence artificielle les patients ayant une diminution du débit de filtration glomérulaire (DFG). Ainsi, lorsque le DFG est inférieur à 60 ml/min/1.73m2, et si le patient n’a pas d’antériorité connue, ce dernier reçoit une alerte par mail avec un lien vers un portail SY-NEPHRO pour le sensibiliser sur la maladie rénale chronique. On lui conseille par la suite d’aller voir son généraliste afin d’éliminer une cause d’insuffisance rénale aiguë et contrôler le DFG 3 mois après et d’effectuer un RAC sur un échantillon d’urine.
L’association du DFG et du RAC permet de stratifier le risque de progression de la maladie rénale chronique selon les recommandations KDIGO 2012 et de calculer un score de risque rénal. La valeur du score, en complément du jugement clinique, est considérée comme apportant une aide à l’orientation des patients vers le parcours de soins adapté (score < 5% = parcours de soins non- spécialisés et score > ou = 5% parcours de soins spécialisés avec néphrologue).
Les premiers chiffres de cette expérimentation, en cours depuis décembre 2023, montrent que 11 % de la patientèle sans antériorité connue possède un DFG inférieur à 60 ml/min/1.73m2. Sur ces 11 %, seulement 8 % avaient un RAC prescrit par leur médecin d’où l’importance de la sensibilisation effectuée par INOVIE. En outre, 82 % des patients dépistés ont ouvert le mail qui leur a été envoyé, et 54 % ont consulté la page d’information sur la maladie rénale chronique.
La maladie étant silencieuse à ses débuts et mal connue du grand public, il est donc important d’informer la population.
Inovie propose également une campagne à destination des médecins généralistes, axée sur le dépistage biologique des populations à risque et notamment la prescription de l’albuminurie et de la créatininurie et l’utilisation du score de risque rénal.
Ce score de risque rénal permet d’aider le médecin généraliste à évaluer un risque d’évolution rapide chez le patient et à orienter le patient dans le bon parcours de soins : si ce score est supérieur à 5 %, on peut considérer que c’est un critère de progression rapide de la maladie. Dans ce cas, il est primordial que le patient soit réorienté vers un néphrologue, idem, si l’on observe un déclin annuel rapide (> 5 ml/min) du DFG .
Une expérimentation mise en place par INOVIE Labosud
Inovie Labosud a mis en place une expérimentation visant à envoyer une alerte ciblée et personnalisée, directement au médecin traitant, le tout grâce à l’utilisation d’algorithmes. Plusieurs médecins sont volontaires pour ce projet : ces derniers reçoivent un message personnalisé en fonction du patient, ainsi que des recommandations sur la marche à suivre. La volonté ici, est celle d’être un facilitateur pour le médecin : le fait de recevoir une alerte ciblée via sa messagerie sécurisée permet d’éviter la surcharge liée à des appels téléphoniques ou à la gestion quotidienne d’un grand nombre de comptes-rendus biologiques. Cela lui offre ainsi une plus grande liberté pour organiser au mieux son emploi du temps et recontacter les patients. Cette expérimentation, qui combine dépistage précoce et prévention, est actuellement en cours chez Inovie Labosud et sera étendue à l’ensemble des laboratoires Inovie d’ici 2025.
À terme, elle pourra être adaptée à toutes les maladies chroniques. En conclusion, ce projet de dépistage et de prévention s’inscrit pleinement dans le cadre de la médecine des 5P :
- Personnalisée grâce à une stratification des patients selon le risque de progression de la MRC
- Préventive en se concentrant sur le mieux-être du patient
- Prédictive en indiquant les soins et le suivi les plus appropriés pour le patient
- Participative amenant les patients à être plus responsables
- Et faisant la Preuve d’un service médical rendu aux patients
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