INOVIE ACTU Novembre 2024 – IA vs statistiques traditionnelles, la prédiction du taux de PTH

Du 1er au 4 octobre 2024, Inovie CBM a eu le plaisir de participer au 9^ème congrès de la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation (SFNDT) qui se tenait à Bordeaux. Le médecin biologiste Yohann MISSIAK a pu se rendre sur place pour afficher et présenter un travail très prometteur sur la comparaison des performances entre intelligence artificielle (IA) et statistiques traditionnelles en matière de prédiction du taux de PTH biologique pour les patients dialysés.

Pour bien comprendre l’enjeu de cette présentation, il est important de ramener l’impact des analyses en biologie médicale au « coût humain et financier » du quotidien d’un patient dialysé. Alors que la recherche d’indicateurs biologiques comme le sodium et le potassium s’observe à l’issue d’un prélèvement sanguin mensuel, le taux (plus coûteux) de PTH est suivi, lui, tous les 4 mois (également grâce à un prélèvement sanguin).

L’utilisation experte de l’IA permettrait de réduire considérablement le délai et le nombre de dosages PTH. Explications avec Yohann MISSIAK, médecin biologiste (Inovie CBM à Toulouse) :

« Connaître le taux de PTH permet aux équipes soignantes d’adapter le traitement du patient afin d’éviter la déminéralisation des os. Ce test, coûteux, est réalisé en moyenne tous les 4 mois. Or, des intelligences artificielles ont été développées, au Japon notamment, pour prédire la valeur de la PTH. Les chercheurs Japonais ont créé une IA permettant de prédire, avec un taux de réussite de 86%, si la PTH sera élevée ou normale. Et cela, avant même de l’avoir réellement dosée ! »

Traduction sur le terrain : un dosage systématique de la PTH pourrait être proposé à chaque patient en dialyse, sur recommandation de l’IA, qui prédirait alors une PTH élevée. « Cela permettrait une adaptation précoce du traitement. Ou mieux encore d’espacer les dosages, à caractère invasif pour le patient, et coûteux pour le système de soin français », se réjouit Yohann MISSIAK.

Lui-même a réalisé des essais avec ses équipes et avec celles de la Clinique Saint-Exupéry (Toulouse). Taux de bonnes réponses selon l’arbre décisionnel de l’IA développée par Inovie CBM, et sur la base d’un échantillon de 136 patients : 90%. « Contre 62% pour la méthode de régression logistique et 59% pour celle dite de régression linéaire », précise-t-il. Largement de quoi poursuivre les tests et envisager le recours prochain à l’IA, dans ce cadre très précis. Une réflexion est en cours pour le déploiement de cette IA en tant qu’aide pour les biologistes.

Pour l’heure, nous vous partageons le poster qui a pu être exposé lors du congrès de Bordeaux. Il paraîtra également très bientôt dans la Revue néphrologie et thérapeutique!