Tous les secrets du dosage de la Vitamine D

Vitamine D : les subtilités du dosage

La vitamine D joue un rôle clé dans de nombreux mécanismes physiologiques essentiels, mais son dosage biologique ne doit pas être systématique. À l’heure où les prescriptions de compléments alimentaires à base de vitamine D se généralisent, il est important de rappeler les indications encadrant le dosage sanguin de cette vitamine, ainsi que son intérêt clinique réel.

Un acteur clé de la santé osseuse, musculaire et immunitaire

Essentielle à la régulation du calcium et du phosphore, la vitamine D favorise la minéralisation osseuse, la contraction musculaire, la transmission nerveuse et la coagulation sanguine. Elle intervient également dans le fonctionnement du système immunitaire et la différenciation cellulaire.

Malgré une double source — synthèse cutanée via l’exposition au soleil et apport alimentaire —, la carence reste fréquente en France, notamment :

• en hiver,
• chez les personnes âgées,
• les femmes enceintes,
• les personnes à peau foncée,
• et celles présentant des troubles de l’absorption intestinale.

Quand doser la vitamine D ? Les recommandations de la HAS

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), le dosage de la 25(OH)D ne doit être réalisé que dans six situations cliniques précises, qui conditionnent également sa prise en charge par l’Assurance Maladie :

• Suspicion de rachitisme
• Suspicion d’ostéomalacie
• Suivi post-transplantation rénale (au-delà de 3 mois)
• Bilan pré et post-chirurgie bariatrique
• Évaluation de patients âgés sujets à des chutes répétées
• Prescription de médicaments nécessitant un suivi du taux de vitamine D (selon le RCP)

Hors de ces cas, le dosage n’apporte pas de bénéfice démontré. La supplémentation peut être envisagée sans mesure préalable, surtout en prévention saisonnière.

Supplémenter sans surdoser

Si la supplémentation est souvent indiquée, elle n’est pas dénuée de risques. En particulier chez le nourrisson, des cas d’hypercalcémie ont été rapportés suite à une supplémentation excessive.

Il convient donc de :

• privilégier les médicaments (mieux encadrés que les compléments alimentaires),
• et réserver toute prescription à un avis médical.

🍽️ L’apport alimentaire ne suffit pas toujours

Les apports nutritionnels recommandés en vitamine D pour les adultes sont de 15 µg/jour. Or, selon l’étude INCA 3, la moyenne observée est de seulement 3,1 µg/j chez les adultes français.

Une alimentation équilibrée incluant :

• des poissons gras,
• des produits laitiers enrichis,
• des œufs,
• et des champignons,

… reste essentielle, mais insuffisante dans la majorité des cas.

Le rôle du biologiste médical

Dans les situations validées par la HAS, le dosage de la vitamine D permet d’appuyer une démarche diagnostique ou thérapeutique rigoureuse.

Le biologiste médical joue ici un rôle clé :

• accompagner la pertinence des prescriptions,
• interpréter les résultats,
• et guider le clinicien dans le suivi des patients.

📞 Pour toute question sur les conditions de prise en charge du dosage ou l’interprétation des résultats, n’hésitez pas à contacter le biologiste de votre laboratoire.

Sources : ANSES, Ameli